Dacia Maraini est auteure de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, de poèmes et d'essais qui ont été traduits dans plus de 20 pays. Son premier roman, Les Vacances, publié en France en 1963, est le premier d'une longue série de succès, parmi lesquels Teresa la voleuse (1974, Stock), La Vie silencieuse de Marianna Ucria (1992, Robert Laffont), Retour à Bagheria (2004, Seuil) et Murs de Nuit (2018, Michel de Maule), un recueil de nouvelles qui a remporté le prix Strega en 1999. Depuis les années 1960, Maraini a également développé un intérêt marqué pour la dramaturgie, ce qui l'a amenée en 1973 à fonder le Teatro della Maddalena, un théâtre exclusivement féminin, et à composer plus de 30 pièces, dont la célèbre Maria Stuarda. Certains de ses romans ont été adaptés au cinéma, comme : Certes, certainement (1969), Teresa la voleuse (1973) et La Vie silencieuse de Marianna Ucria (1997), qui a obtenu trois prix David de Donatello. Elle a dirigé le film L'amore coniugale (1970), tiré du roman homonyme de Alberto Moravia, dont elle a été la compagne. Elle a été une bonne amie de Maria Callas, mais surtout de Pier Paolo Pasolini, avec lequel elle a écrit à quatre mains le scénario de Les Mille et une Nuits (1974).
C'est au travers de trois points de vue féminins, alternant entre le magnétophone de Gesuina, les lettres de Maria et le journal de Lori, une grand-mère, une mère et une fille contraintes à vivre ensemble, sans figure masculine, que se construit leur histoire. Gesuina, exubérante sexagénaire inlassablement curieuse du jeu de l'amour, est aussi ouverte et attentive au monde que Maria, sa fille, voudrait le fuir, s'abandonnant à son métier de traductrice et à ses sentiments tournés vers un lointain ailleurs. Le pont entre ces deux univers parallèles est Lori, seize ans, pleine de confusion et de révolte, qui ne connaît que le rythme instinctif de l'adolescence. Mais le fragile équilibre qui régit le quotidien de ces trois générations est mis en péril lorsqu'un homme – l'objet de l'amour lointain et sporadique de Maria – fait irruption dans leur vie. Pour en rétablir un nouveau, il faudra s'abandonner à la forme la plus pure de la passion, celle de la liberté.